Cancer du foie

Le Cancer du Foie est une pathologie liée à la Chirurgie du Cancer

 

Généralités

Cancer du foieLes cancers du foie se situent parmi les plus répandus en France, avec plus de 8 000 nouveaux cas chaque année. L’incidence est en augmentation : cela s’explique par l’épidémie d’obésité, et le développement des systèmes d’imagerie du foie permettant des diagnostics plus crécoces. Les cancers du foie touchent en majorité les hommes (~75%) et les personnes d’un certain âge (la majorité ont plus de 50 ans).

Les tumeurs cancéreuses du foie sont soit primitives (provenant du foie lui même) soit secondaires (provenant d’un cancer d’un autre organe, on parle de métastases). 

Les tumeurs primitives du foie les plus fréquentes sont les carcinomes hépatocellulaires (ou CHC ou hépatome). Il s’agit de tumeurs se développant la plupart du temps sur un foie pathologique : intoxication chronique à l’alcool, infection aux virus de l’hépatite B ou C, surcharge en graisse, en fer ou en cuivre etc. Il existe plusieurs traitements possibles de ces tumeurs, en fonction de leur nombre, de leur taille, et de la sévérité de la maladie du foie sous-jacente. L’exérèse chirurgicale peut être proposée. L’intervention chirurgicale aura pour but d’enlever la tumeur ainsi que le(s) segment(s) de foie irrigué(s) par les mêmes vaisseaux que la tumeur, de façon à limiter le risque de récidive. Cette intervention pourra être précédée d’une préparation visant à optimiser les capacités de régénération du foie restant. Cette préparation consiste en l’obstruction des vaisseaux prenant en charge la portion du foie qui sera retirée chirurgicalement. Ce(s) geste(s) appelé embolisation est réalisé par les radiologues interventionnels. 

Les cholangiocarcinomes sont des tumeurs primitives du foie se développant à partir des canaux transportant la bile. Ces tumeurs peuvent se situer dans le foie, dans la vésicule biliaire ou au niveau des conduits biliaires principaux. La chirurgie est le traitement de référence de ces tumeurs, en l’absence de métastases, ou d’envahissement local trop important. L’intervention aura pour but d’enlever la tumeur avec une marge de sécurité suffisante, ainsi que les ganglions situés sous le foie. En fonction de la localisation de la tumeur, l’exérèse d’une portion de foie plus ou moins importante, et une reconstruction des canaux biliaires peut être nécessaire. De même, des gestes interventionnels peuvent s’imposer avant  l’opération. Il peut s’agir 1/ du drainage de la bile ne pouvant plus s’écouler, soit vers l’intestin (geste effectué en endoscopie ou en radiologie) soit vers l’extérieur dans une poche (geste effectué en radiologie) ; 2/ d’une embolisation des vaisseaux irriguant la portion de foie qui sera retirée chirurgicalement (geste effectué en radiologie).

Les métastases hépatiques sont les tumeurs malignes les plus fréquentes. Elles sont secondaires à la dissémination d’un cancer issu d’un autre organe vers le foie.  Pour certains cancers, notamment les cancers du colon et du rectum avec métastase hépatique, une association de traitements visant à la guérison du cancer peut être proposé : chimiothérapie, chirurgie des métastases hépatiques, chirurgie de la tumeur primitive, destruction des métastases hépatique, radiothérapie etc. La chirurgie des métastases hépatiques a pour but d’enlever les lésions, en épargnant au mieux le foie non tumoral. Cette chirurgie peut se faire en une ou deux séances, parfois après une embolisation des vaisseaux irriguant les segments de foie contenant la ou les métastases. Une chimiothérapie est souvent réalisée avant la chirurgie (pour augmenter les chances de résection complète) et après l’intervention (pour diminuer le risque de récidive). 

 

Symptomatologie

Les cancers du foie sont en général asymptomatiques, c’est à dire qu’il n’entrainent pas de symptômes gênant, ce qui rend difficile le diagnostic. En cas de symptômes, ceux-ci ne sont pas spécifiques de la maladie : 

  • des nausées/vomissements, une perte d’appétit durable,
  • de la fièvre,
  • une perte de poids non-contrôlée,
  • des douleurs à l’abdomen,
  • une perte d’énergie/de force entraînant une faiblesse corporelle,
  • des vomissements de sang,
  • une coloration jaune de la peau et des yeux,
  • une augmentation du volume de l’abdomen.

 

Complications 

Au fur et à mesure que les cellules cancéreuses se multiplient, la tumeur grossit et peut envahir les vaisseaux sanguins ou les canaux biliaires. En cas d’envahissement des canaux biliaires, une jaunisse (ictère) peut apparaître. En cas d’envahissement de la veine porte (veine drainant le sang du tube digestif vers le foie), des saignements digestifs, et de l’ascite (eau dans le ventre) peuvent se produire.

Des cellules cancéreuses peuvent par la suite se décrocher de la tumeur et envahir les vaisseaux sanguins et lymphatiques pour aller s’installer dans d’autres organes : les poumons, les os, les ganglions, le cerveau, ... On appelle ces nouvelles tumeurs des métastases.

Les décès par cancer sont surtout dus aux dommages causés par les métastases. C’est pourquoi il est important de diagnostiquer précocement la maladie, avant sa dissémination dans l’organisme.

 

Les examens complémentaires

  • Une échographie de la cavité abdominale : cet examen d’imagerie médicale permet de visualiser et d’inspecter le foie et les organes l’entourant.
  • Si les doutes de cancer se précisent, le médecin procède à un IRM ou un Scanner, ou les deux associés, en fonction du type de tumeur.
  • Biopsie (prélèvement de tissu) : elle peut être nécessaire pour confirmer le diagnostic. C’est un examen réalisé habituellement sous anesthésie locale.
  • Des examens sanguins : certaines tumeurs du foie sécrètent des protéines qui peuvent être retrouvées dans le sang (marqueurs tumoraux). 

D’autres examens peuvent être réalisés en fonction du type de tumeur et des maladies associées (étude du fonctionnement du foie en cas de maladie chronique du foie, endoscopies à la recherche d’une tumeur primitive).

 

Traitements

  • La chirurgie : est le traitement curatif pour la plupart des cancers  du foie. Il ne peut s’envisager qu’en cas de tumeur uniquement localisée au foie, techniquement résécable, et laissant en place suffisamment de foie pour permettre une bonne régénération. Pour permettre de faire grossir le foie laissé en place, certains traitements sont réalisés avant l’opération.
  • La chimiothérapie : elle peut être réalisée avant et après la chirurgie dans le cadre d’un traitement  curatif, ou seule en cas de tumeur non opérable. Les régimes de chimiothérapie sont très différents en fonction du type de tumeur. Des progrès considérables ont été faits dans le cadre de la chimiothérapie pour métastase hépatique, et de l’immunothérapie pour carcinome hépato-cellulaire
  • La destruction par radiofréquence : c’est un traitement local, qui consiste à détruire la tumeur, soit à travers la peau, soit par voie chirurgicale. C’est un traitement adapté pour des petites tumeurs, notamment les carcinomes hépato-cellulaires.
  • La chimio-embolisation ou la radio-embolisation : cette technique permet de délivrer de la chimiothérapie à haute dose, ou d’agents irradiant, directement au sein de la tumeur, en passant par voie vasculaire. 
  • La radiothérapie : elle peut être utilisée en cas de tumeur non opérable.
  • La greffe de foie : c’est un traitement d’exception, réalisé à Lyon à l’Hôpital de la Croix-Rousse, où les Drs Gignoux et Darnis sont attachés. Ce traitement est envisageable en cas de tumeurs localisées au foie, chez des patients pouvant supporter une intervention lourde et un traitement anti-rejet. Le CHC est actuellement la principale indication de greffe de foie pour cancer.
Contenu modifié le 03/09/19