Diastasis des muscles grands droits de l’abdomen

Le diastasis des muscles abdominaux correspond à un écartement de la ligne blanche des muscles abdominaux. Il est défini comme un écart supérieur à 2 cm entre les deux muscles grands droits de l'abdomen.

Pour les patients, il se manifeste comme une tuméfaction (ou « bosse de chameau ») sur la ligne médiane de l'abdomen étendu depuis le bas du thorax jusqu'à l'ombilic et parfois jusqu’au pubis. Il est fréquent dans la population féminine mais aussi chez l'homme au-delà de 50 ans.

Il peut apparaître à la suite d'une grossesse (notamment multiple), une obésité ou après des efforts physiques importants. 

Le diastasis peut avoir un impact sur le plan esthétique mais il peut aussi entraîner des douleurs abdominales, des douleurs lombaires voire des troubles gynécologiques ou urinaires.

Il est parfois associé à une hernie ombilicale qui sera corrigée dans le même temps. 

Avec le temps, le diastasis peut augmenter progressivement de volume. Dans un premier temps, il peut être proposé une kinésithérapie spécifique. Comme il correspond à un écartement de l'aponévrose (enveloppe entre les deux muscles), le renforcement musculaire peut ne pas le corriger et parfois l’aggraver. 

En revanche, à la différence des hernies ou éventrations, il n'y a pas de risque d'étranglement puisqu'il n'y a pas de defect musculaire.

 

Intervention chirurgicale 

En fonction de la gêne, il peut être proposé une intervention chirurgicale. Le bilan préopératoire comprend soit une échographie soit un scanner afin de mesurer la taille du diastasis. 

Le but de l'intervention est de restituer une ligne blanche normale en réduisant l’écart entre les 2 muscles par une plicature musculaire. 

Cette intervention est habituellement réalisée au cours d’une abdominoplastie par les chirurgiens esthétiques. Cela comprend une grande incision à la partie basse de l'abdomen, un large décollement sous-cutané jusqu'en haut de l'abdomen avec déplacement de l'ombilic et résection d'un excès de peau à la partie inférieure, nécessitant des drains abdominaux et une hospitalisation. 

Afin de réduire l'impact cicatriciel et douloureux en postopératoire, nous proposons une technique mini invasive par voie cœlioscopique. 

La cure coelioscopique de diastasis des muscles grands droits est effectuée sous anesthésie générale en ambulatoire (c’est à dire que le patient pourra regagner son domicile le jour de l’intervention chirurgicale). 

L’intervention comprend trois ou quatre incision au-dessus du pubis. Un décollement sous-cutané est réalisé sur la ligne médiane jusqu'à la partie haute de l'abdomen. S'il y a une hernie ombilicale, elle sera corrigée dans le même temps avec éventuellement une incision au niveau de l'ombilic et un renfort prothétique. . Il est ensuite réalisé une plicature de la ligne blanche afin de restaurer une anatomie normale. À la fin du geste, il est réalisé une infiltration anesthésique à longue durée d'action pour une bonne gestion de la douleur en post-opératoire. 

Après un court passage en salle de réveil, le patient regagne le service d'ambulatoire pendant quelques heures où il pourra s’alimenter et se lever avant de rejoindre son domicile à l’aide d’un accompagnant. 

 

Retour à domicile 

Le patient peut reprendre progressivement une activité normale. Il est recommandé de porter une ceinture de contention abdominale pendant le premier mois. Un arrêt de travail peut-être nécessaire pendant deux à quatre semaines. Les activités sportives et  les efforts abdominaux sont contre-indiqués pendant cette période. 

Le patient est revu en consultation en consultation post opératoire à un mois mais le résultat définitif sera obtenu au bout de six à 12 mois.

 

Complications post opératoires : 

  • hémorragie, hématome ou infection : peu fréquentes mais peuvent nécessiter un drainage ou des antibiotiques
  • sérome (poche de liquide au contact de la réparation) relativement fréquent, se résorbe spontanément au bout de plusieurs semaines et nécessite rarement une ponction
  • rares : nécrose de l’ombilic, complication digestive…
Contenu modifié le 31/01/23