Destruction de tumeur pancréatique par radiofréquence

La radiofréquence est une technologie ancienne utilisée en médecine dans de nombreuses applications. Le principe du traitement est de réaliser une brulure ciblée, par distribution d’un courant électrique sur une zone pathologique d’un organe. L’objectif est d’avoir une efficacité sur la maladie, sans causer de désagrément sur le reste de l’organisme. 

Le pancréas est un organe profond et difficile d’accès au sein de l’abdomen. L’utilisation des techniques de destruction mini-invasive telles que la radiofréquence ou d’autres technologies (laser, ultrasons focalisés, cryothérapie) a longtemps été limitée en raison de cette difficulté. Par ailleurs, la texture du pancréas rend cet organe particulièrement sensible aux techniques de destruction tumorale. 

La miniaturisation des dispositifs médicaux et l’évolution des techniques endoscopiques permet aujourd’hui de proposer des technique de destruction tumorale, par voie endoscopique. 

Une destruction endoscopique de tumeur pancréatique par radiofréquence se déroule sous anesthésie générale. Après repérage de la tumeur pancréatique sous écho-endoscopie (échographie du pancréas à travers la paroi de l’estomac ou du duodénum à l’aide d’une sonde  introduite par la bouche), une aiguille de radiofréquence est positionnée au sein de la tumeur à travers la paroi digestive. Le traitement de radiofréquence dure quelques minutes. La quantité d’énergie délivrée au sein de la tumeur est adaptée à la taille et au type de tumeur. Elle est limitée à un certain seuil pour ne pas abimer le reste de la glande pancréatique. 

Cette intervention offre des avantages en terme d’invasivité mais reste limitée à des indications précises, telles que les tumeurs neuro-endocrines de bas grade ou les tumeurs pseudo-papillaires de petite taille. Les indications sont en cours d’étude, tous les patients bénéficiant de ce traitement étant inclus dans un observatoire. Le traitement complet peut nécessiter plusieurs séances. Les risques principaux sont l’apparition d’une pancréatite (inflammation du pancréas) ou d’une fistule pancréatique (fuite de liquide pancréatique), et l’échec du traitement.

La balance bénéfice-risque de ce traitement est discutée en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) d’oncologie digestive puis en RCP spécialisée de pathologie pancréatique.

Contenu modifié le 31/03/22