Zoom sur : Hernie hiatale et reflux gastro-oesophagien, quelle place pour la chirurgie en 2021 ?

3 mai 2021

Hernie et refluxLe reflux gastro-oesophagien ou RGO est une pathologie fréquente caractérisée par des remontées de liquide gastrique vers l’œsophage. Le RGO est responsable de douleurs dans la poitrine, d’une sensation de régurgitation et parfois de signes respiratoires ou ORL tels qu’une toux sèche, des sinusites à répétition, ou des modifications de la voix. Cette pathologie est souvent favorisée par une hernie hiatale, c’est-à-dire le mauvais positionnement de la partie haute de l’estomac, au-dessus du niveau du diaphragme.

Pendant longtemps, le RGO et les hernies hiatales ont été traitées chirurgicalement. L’intervention consiste à repositionner l’estomac dans la cavité abdominale, et créer une valve anti-reflux par une plicature de la première portion de l’estomac autour de l’oesophage. Cette chirurgie est bien codifiée, et réalisée en routine par voie coelioscopique au cours d’une hospitalisation de 24 heures.

A partir des années 80, l’arrivée de puissants médicaments anti-acides (les inhibiteurs de la pompe à proton ou IPP) font proposer le traitement médical du RGO en 1ère intention.

Cependant, en raison de certains effets secondaires de la prise d’IPP au long cours (ostéoporose, fracture du col…)  ou de mauvaise tolérance, la chirurgie conserve des indications qui sont utiles pour les patients :

  • Persistance de régurgitations symptomatiques sous traitement
  • Volonté d’arrêter le traitement par IPP (mauvaise tolérance, difficultés de s’astreindre à prendre le traitement au quotidien) ou patients qui sont dépendants des IPP et ne peuvent l’arrêter.
  • Mauvaise efficacité du traitement médical. Dans ce cas, le médecin complètera le bilan afin de vérifier qu’il s’agisse bien d’un problème de RGO
  • Volumineuse hernie hiatale à risque de complications mécaniques

Avant toute chirurgie de RGO, un bilan préopératoire complémentaire est nécessaire avec notamment une endoscopie récente, et une manométrie oeso-gastrique. Ces examens permettent de rechercher d’autres pathologies pouvant mimer un RGO, et contribuer à un mauvais résultat postopératoire.

Au terme de ce bilan et d’un interrogatoire précis, le chirurgien peut évaluer l’intérêt d’une chirurgie et la proposer au patient au cours d’une courte hospitalisation (ambulatoire ou 24h).