La chirurgie du kyste pilonidal ou kyste sacro-coccygien est une chirurgie fréquente, réalisée habituellement chez des adolescents ou adultes jeunes sans souci de santé. Néanmoins les patients opérés présentent souvent une cicatrisation lente, malgré les soins locaux réalisés par les infirmières. Certains patients incriminent un défaut dans la chirurgie, ou une complication postopératoire : il s’agit en fait d’une suite opératoire tout à fait classique et attendue, le temps de cicatrisation habituel étant de 2 à 6 mois.
Ce défaut de cicatrisation est principalement lié à la localisation de la plaie :
- Lors de la flexion du tronc sur les membres inférieurs, la peau de la fesse est naturellement tractée vers l’extérieur. Ainsi, les berges de la cicatrice ont naturellement une tendance à s’écarter, ce qui gêne la cicatrisation.
- Par ailleurs, la proximité à l’anus, est à risque de colonisation de la plaie par les germes digestifs.
- Enfin, la transpiration du dos peut s’écouler sur le pansement et être responsable d’une macération.
Dans certains cas, les patients peuvent présenter des facteurs de mauvaise cicatrisation, que le chirurgien dépistera avant l’opération, et qui pourront être corrigés avant la chirurgie :
- le tabac est le principal facteur gênant la cicatrisation. Le sevrage complet du tabac avant l’opération doit être discuté pour optimiser les chances de cicatrisation. Des aides à l’arrêt du tabac existent : substituts nicotiniques, cigarette électronique, consultation en tabacologie : parlez-en à votre chirurgien.
- le surpoids et l’obésité. L’obésité rend les soins infirmiers plus difficiles puisque la plaie est alors moins accessible, surtout en position “allongé sur le ventre”. Le nettoyage de la plaie peut être alors imparfait, notamment sur la partie basse de la cicatrice.
- une infection du kyste, qui est une contre-indication à l’exérèse du kyste.
Les soins de la cicatrice associent un lavage, un retrait des éventuels corps étrangers (poils, fibrine), et un méchage. Quelques règles basiques doivent être respectées :
- réalisation de la douche avant le passage de l’infirmière, idéalement sans le pansement. Il n’y a aucun risque à passer le jet de la douche dans la plaie, cela aide au nettoyage.
- un rasage toutes les semaines des berges de la cicatrice, jusqu’au bas du sillon inter-fessier.
- exposition de la cicatrice pour que le pansement soit bien réalisé. Pour cela, la position recroquevillée en “chien de fusil” ou “position foetale” est idéale, soit en gardant les genoux sur le lit, soit en s’allongeant sur le coté. Ne pas hésitez à écarter soit même les fesses pour que l’infirmière ait ses deux mains de libre.
A distance de l’intervention, des cas de récidives peuvent apparaitre, alors même que l’analyse de la pièce opératoire confirmait que le kyste était entièrement retiré. La plupart du temps il s’agit d’un défaut de cicatrisation autour d’un poil qui est resté dans la cicatrice, généralement sur le bas de celle-ci. Plus rarement, il peut s’agir d’un nouveau kyste pilonidal, qui peut être évité par la réalisation d’une dépilation définitive du sillon inter-fessier.
En cas de chirurgie par laser, pour un petit kyste pilonidal, les troubles de cicatrisation sont plus rares. Les cas de récidive sont liés soit à un traitement insuffisant, auquel cas une deuxième séance peut se discuter, soit à l’apparition d’un nouveau kyste pilonidal en l’absence de dépilation.