Comprendre le classement des centres médicaux

 

Tous les ans, les médias généralistes publient des classements nationaux ou régionaux pour la prise en charge de pathologies fréquentes. Ces classements ont pour objectif d’aider les patients à identifier les centres habitués à traiter certaines pathologies à proximité de chez eux. 

Néanmoins la lecture de ces listes peut parfois être complexe. En effet, entre médias, les classements diffèrent, en lien avec la méthodologie utilisée pour établir une note. Ainsi, le Centre Lyonnais de Chirurgie Digestive est classé en 2 ème position nationale pour la chirurgie de la vésicule biliaire (cholécystectomie) dans le classement Le Point 2019, et n’est classé qu’en 9 ème position régionale dans le classement MAG2LYON 2019 (hors-série).

Pour comprendre les classements, il est nécessaire de connaitre les critères de notation :

  • notoriété : plus la note est élevée, plus le centre traite des patients originaires d’un autre département. Ce critère  peut en effet être le reflet de l’attractivité d’un centre. Cependant, ce score est artificiellement augmenté lorsque l’établissement de santé est situé à la frontière du département, puisque le bassin de population se répartit alors sur deux départements. 
  • gravité : le score  de  gravité est décrit par une échelle de l’assurance maladie, qui prend en compte la sévérité  de la pathologie principale, des pathologies associées et la lourdeur de  l’intervention. Ce score est un bon reflet de  la capacité d’un centre à prendre en charge tous  les patients y compris des cas difficiles et sévères. Cependant,  le score de gravité d’un patient est automatiquement diminué lorsqu’une intervention chirurgicale est réalisée dans le cadre d’une hospitalisation ambulatoire (à  la journée). Ainsi, le score de gravité est abaissé lorsqu’une chirurgie bariatrique ou une colectomie est réalisée dans le cadre d’une hospitalisation ambulatoire. Par ailleurs,  lorsqu’une complication grave se produit au décours d’une chirurgie,  le score de gravité de l’assurance maladie augmente, ce qui peut fausser l’interprétation du classement.
  • DMS : il s’agit de la durée moyenne de séjour. C’est un indice important, prouvant que  le centre est capable de proposer une prise en charge chirurgicale et anesthésique moderne utilisant les principes de la réhabilitation améliorée. Néanmoins, quand le centre réalise  des interventions  d’urgence,  ou gère des patients lourds hospitalisés en réanimation, la  durée d’hospitalisation est naturellement augmentée.
  • critères spécifiques : pour  une pathologie, l’accès à des équipements (IRM, PET scanner, etc), ou des compétences  médicales ou paramédicales (nutritionniste, psychologue, réanimateurs, etc) spécifiques est parfois indispensable.  L’intégration de ces critères  dans le score est un gage de qualité. 

En conclusion,  ces classements  entre établissements de santé peuvent aider les  patients à choisir un centre pour  une intervention chirurgicale. Néanmoins, aucun score ne peut parfaitement comparer ces établissements.  Aujourd’hui encore, le conseil du médecin traitant, et le ressenti du  patient au  cours de la consultation auprès d’un chirurgien restent les principaux critères de choix du centre  de prise  en charge.